Quelques souvenirs de nos anciens :C'est Jojo BORDES en 1940, s'élevant en assemblée générale et prit la parole en disant "que le Tour de la CorrÚze continuerait envers et contre tous !". Déjà, à cette époque, les problÚmes financiers existaient. Sous sa hargne aidée en cela par Dédé MARTY, repris coude au corps les démarches nécessaires et en 1941 c'est la gagne pour ANTOINE.

Il faut remarquer les efforts réalisés à une période où des hommes avaient marqué le football et également le cyclisme (TOUBARD, VERDIER, BAELES et CERT) ; des sympathisants tel que Jean VIOSSANGES, qui s'est donné sans compter, vice-président en 1959 et représentant des établissements de la SALERS. A tous ces anciens un grand merci.
Le Tour de la CorrÚze en 1962 fut marqué par un accident grave ; Roger WALKOWIAK (vainqueur du Tour de France en 1956), alors à la lutte pour une place, s'accroche avec d'autres courreurs et chute lourdement. Il est alors conduit à l'hÎpital de TULLE où fut diagnostiqué une fracture du crâne.

D'autres hommes ont contribué au développemment du Tour de la CorrÚze, tel Roger BREUIL qui était alors directeur technique du V.C.T : Quel est le Tulliste, le Corrézien même qui s'intéresse au cyclisme, pour lequel ce nom ne rappelle un champion ? Car Roger BREUIL, comme se plaisait à le dire un ami, "fait corps avec le cyclisme".

Malgré la soixantaine sonnée, on se plait à le voir sillonner la ville au retour de la M.A.T. Quelle aisance, quelle allure dans sa tenue de routier ! pantalon golf clair, blouson large, béret basque cassé sur le front.
Au "Bol d'Or des MonédiÚres", Roger Breuil, à 60 ans accomplit une performance digne des jeunes : 20 kilomÚtres sur la route des MonédiÚres, contre la montre en 37 minutes 5 secondes. C'est son dernier titre, le plus cher peut-être à son coeur de grand animateur du cyclisme à Tulle.

Roger BREUIL naquit le 3 décembre 1890 sur cette partie du plâteau corrézien de Saint-Privat qui assure la transition entre le Limousin et le Cantal. Fils d'une famille de cultivateurs, à 15 ans, il quitte Saint-Privat pour Paris ; il a déjà un vélo, le premier, à pneus pleins, aux tubulures lourdes qui font rire nos routiers actuels, qui montent les cycles les plus modernes aux dérailleurs multiples.

"Je m'envolerais, si j'avais 20 ans, sur ces machines du progrÚs", nous déclare malicieusement le directeur sportif du V.C.T. Nouveau venu dans la capitale, Roger BREUIL est garçon de café, chauffeur de taxi, et ses premiÚres économies lui permettent l'achat d'un vélo de course, un "Lapize". Il a 17 ans, il court les premiers interclubs aux cÎté de FRANK, Henri PICHON, MANTELET, JUSERET... C'est le régiment qui le prend, où il décroche la palme au grand prix militaire du corps d'armée. Démobilisé en 1913, il prépare la saison suivante...

La guerre, 5 ans de tranchées, 2 blessures. Le retour en forme sera malaisé, ses blessures le gênent. En 1921, il court le premier "Tour de la CorrÚze" et se classe 6Úme alors que TEQUI enlÚve le titre (300 Kms). En 1922, il gagne 27 courses régionales et de nombreuses autres jusqu'en 1927. En 1911, 1912, 1913, il s'évade de Paris pour venir disputer les championnats de la CorrÚze, de sa CorrÚze, et par trois fois conquiert le titre. "J'avais des ailes, nous dit-il, lorsque je retrouvais les routes de ma petite patrie."

En 1920, 1921, il est membre fondateur du V.C.T. ainsi que du T.E.C. (Tulle Employés-Club) qui devient notre active société de rugby tulliste, le S.C.T. C'est à ce champion, aussi modeste que dévoué à la cause du cyclisme, que le V.C.T. a confié depuis de nombreuses années déjà la direction technique des épreuves qu'il organise.

Le choix est particuliÚrement heureux et ses avis tiennent lieu de décisions car ils sont ceux du technicien accompli qui ne cÚde jamais à l'engouement et dirige avec compétence et autorité les épreuves qui lui sont confiées. Depuis ce temps là, Roger BREUIL nous a quitté et son souvenir reste ancré dans nos mémoires. Saluons ici un des pÚres fondateurs du VC Tulle et du Tour de la CorrÚze.