LE TOUR DE LA CORREZE 1952 - 25ème EDITION

Empruntant un parcours à routes excellentes, mais avec des cols à pourcentage sévère, cette vingt-cinquième édition du Tour de la Corrèze a drainé une foule considérable et aux sommets des cols et aux passages des localités, de très nombreux sportifs enthousiastes essayaient, au passage, de mettre un nom sur les as engagés dans cette première épreuve qualificative pour les championnats de France 1953.

Les dirigeants du V.C. Tulliste se sont dépensés sans compter et ils ont été récompensés, car jamais la qualité d'un tel peloton n'avait été atteinte.

Parmi les cracks on notait le belge Dubuisson ; Barbottin ; Dufraysse ; Tricot ; les animateurs de Meymac ; Mercier avait envoyé Maurice Diot, Audaire, Sabaddini, Walkowiak, Dussault, Sforacchi, Colette étaient venus s'ajouter à leurs camarades.
Légèrement modifié par rapport à l'an passé, le parcours de part sa longueur d'abord et ensuite par cinq cols, disons plutôt deux : celui de Servières et de Goulles était bien fait pour opérer une sélection impitoyable. Si le vainqueur, Dominique FORLINI n'est pas un grimpeur pur, c'est par contre un excellent rouleur et son sprint est redoutable. Son nom ne ternira pas le palmarés de l'épreuve déjà riche.

Avant toute chose, saluons le magnifique exploit de Colette, parti un peu prématurément quelques kilomètres avant la fin de la première boucle. Il s'attela à une tâche énorme, en compagnie de Laberthonnière qu'il avait rejoint dans la descente sur TULLE. Ils roulèrent tous les deux pendant 120 kilomètres, à quelques trois ou quatre minutes du peloton. Après avoir monté superbement le col de Servières, Colette eut, sans doute, tort de lâcher son compagnon de route. Il restait 65 Kms à parcourir. Il tenta l'aventure. L'ascension du col de Goulles fut pour lui un véritable calvaire. Il fit preuve d'une volonté admirable.

Il fut rejoint sur le faux plat qui conduit à Argentat par Redolfi, Dominique Forlini, Meunier, Ciélicza et Darnauguilhem. Il restera avec les cinq cités plus haut jusqu'au bas de la dernière grimpette. Décollé sitôt les premiers mètres, il ne put terminer la boucle tant sa fatigue était grande.

Deux causes à cette défaite très honorable : la non connaissance du circuit et sa longueur. Sans son odyssée avec laberthonnière la course eut été monotone pendant 200 kms. L'apathie du peloton qui se laissa prendre jusqu'à près de 5 minutes, fortifia nos deux compères dans leur folie.

Laberthonnière, victime de son genou gauche, se fit absorber par le peloton et dut aussi s'arrêter avant la fin. Dominique Forlini eut confiance en son sprint. Le col de Goulles termina la sélection des meilleurs du peloton déjà bien égréné par l'ascension de Servières. Meunier, quelques peu décollé à mi-col, réussit à recoller au sommet aux quatre coureurs : Forlini, Darnauguilhem, Redolfi et Ciéliczka qui "tombèrent" ensuite sur Colette. Ces cinq hommes restent dans cette position et au sprint Forlini, dans un rush étourdissant, coiffa Meunier encore en tête à trois mètres de la ligne.

Le challenge du meilleur grimpeur a été gagné par Colette. Le challenge Martini de la meilleur équipe est remporté par l'équipe Mercier.

Classement Général :

1- Dominique Forlini, les 265 kilomètres en 8 heures
2- Meunier, même temps
3- Darnauguilhem, même temps
4- Redolfi, même temps
5- Cieliezka, même temps
6- Anzile, même temps
7- Bernard, à 3'
8- Lucien Lauk, même temps
9- Audaire, même temps
10- Maurice Diot, même temps
11- Lampre, même temps
12- Telotte, même temps
13- Pividori, même temps
14- Cavanna, à 9'50
15- Thomas, à 11'40
16- Louis Forlinu, même temps
17- Joly, même temps
18- Delmas, à 19'
19- Treuil, à 21'40
20- Tricot, même temps

Quelques photos...


Le départ vient d'être donné
(Photo@La Dépêche du Midi 26 août 1952)

Au sommet du Caztanet
(Photo@La Dépêche du Midi 26 août 1952)

Forlini pose pour les photographes
(Photo@La Dépêche du Midi 26 août 1952)