LE TOUR DE LA CORREZE 1955 - 28ème EDITION

Valentin HUOT a signé une victoire à sa mesure

Ce tour de la Corrèze a été fidèle à ses traditions les plus établies. C'est encore dans la côte des Jordes qu'àété connu le vainqueur, après les échappées toujours classiques du matin auxquelles personne ne croyait, pas même sans doute leur protagonistes.

Mais cette décision s'est faite sans bruit, dans le plus grand mystère, loin surtout de la caravane des suiveurs, trop importante pour certaines routes étroites empruntées en ce jeudi de l'Ascension ensoleillé, où toute la Corrèze sportive s'était donnée rendez-vous sur le parcours.

D'un peloton de quatorze costauds, le dernier rempart de la quarantaine qui, le matin, s'était élancée de Tulle, Huot sut se dégager "en douce", sans bruit s'assurer la victoire en montant Les Jordes plus vite que tous ses poursuivants. Notre inimitable Valentin deviendrait-il le coureur mystère ? Nous sommes enclins à le croire.

Une belle passe d'armes allait se produire :

Huot parti, il y avait là les deux Tombelaine, Bernard, Gay, Prouzet, Ruby, Kervasse. A 2 kms du sommet, Georges Tombelaine débouche de l'arrière, alors que son frère et Ruby font barrage. Il fait le trou, il s'assure 300 mètres d'avance au sommet. Mais Prouzet fait des efforts surhumains pour rejoindre le fuyard, car il pense avoir ses chances au sprint. Il réussit donc dans son entreprise avant Laguenne. Et Tombelaine est déçu. Mais devant il y a Valentin...

Huot a contrôlé la course :

Un Huot sûr de lui, qui contrôle la course depuis le départ. Qui se mêle à l'échappée matinale de Sabbadini et Darnauguilhem pour se mettre en jambes. Rejoint, il se permet de s'arrêter sur le bord de la route et de rejoindre la tête avec une facilité et une puissance qui en disent long sur sa forme actuelle. Un Valentin imbattable...

...mais accompagné jusqu'aux Jordes par un "quarteron" de courageux qui firent presque jeu égal avec lui. Aux Jordes, il fallait être en tête. Et ce qu'on fait Gay, dont on ne peut s'étonner de le trouver là, les Tombelaine, Bernard, Ruby, Kervasse, Prouzet classe leur valeur.

Avant eux, mais juste avant, Dussault fut le dernier à perdre pied. Avant, Molinéris, puis Valrik, Carles, Folch, Cohen, et l'Australien Beasley, qu'on s'étonne d'avoir vu triompher des laminoirs corréziens, avaient dû renoncer. Ces noms forment le "gotha" du Tour de la Corrèze 1955. Ils avaient bien mérité les applaudissements qu'une foule nombreusene leur ménagea pas.

Rioux et Montcayo excellents :

Dans une course où disparurent des "noms" du cyclisme français au fil des kilomètres, Lampre fut le premier, sur accident ; Teisseire, Robic, Apo Lazaridés, Molinéris, saluons comme il convient les bonnes sorties des Tullistes Rioux et Montcayo.

Moncayo figura longtemps en tête. Rioux fit une course en accordéon et s'arrêta après Argentat. Il dépense trop d'énergie en efforts inutiles et paya cher le fait d'avoir brûlé le ravitaillement. D'autre part, il souffrit de sa déchirure musculaire et n'aurait pas dû insisteraussi longtemps, même devant son public.

1- Valentin Huot, 7H 29'55"
2- Ruby à 45''
3- Bernard André à 1'
4- Tombelaine Michel à 1'
5- Gay, même temps
6- Prouzet, même temps
7- Tombelaine Georges, à 1'
8- Kervasse, même temps
9- Warjrik, à 2'30''
10- Folch, même temps
11- Carles, même temps
12- Basley, même temps
13- Graton, à 5'45''
14- Pierre Molinéris, à 6'30"
15- Dussault
16- Zoinowsky
17- Cohen
18- Anastasi
19- Payan
20- Gnazzo
21- Petitjean
22- Montcayo

Quelques photos...


Passage à niveau de Seilhac était fermé, Robic ouvre la barrière et les autres coureurs suivent.
(Photo@L'Echo du Centre 20 mai 1955)

Au second passage à Seilhac, les échéppés qui précédent le peloton vont bientôt être rejoints.
De gauche à droite : Darnauguilhem, Sabbadini et souriant Huot.
(Photo@L'Echo du Centre 20 mai 1955)

Décontracté, Valentin Huot passe la ligne d'arrivée
sur la piste en cendrée du Stade Alexandre Cueille à Tulle.
(Photo@L'Echo du Centre 20 mai 1955)